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Animateur stagiaire : quel rôle pour le directeur de stage pratique (3)

Article de Marc GUIDONI Commentaires fermés sur Animateur stagiaire : quel rôle pour le directeur de stage pratique (3)

Nous avons dans deux premiers billets présenté les enjeux de la relation éducative entre le directeur de stage pratique et le stagiaire BAFA. En effet, à cause de la position centrale du stage pratique dans le cursus BAFA, c’est finalement le directeur du séjour ou de l’accueil qui va faire le lien entre les acquis théoriques du stagiaire et la pratique. Il va devoir aussi former, évaluer et porter une appréciation. Deux types de directeur peuvent être caricaturés. Après le directeur cool, quelques traits caractéristiques du directeur perfectionniste.

Le directeur perfectionniste

Monsieur le directeur. Comment faites-vous pour former et évaluer les animateurs stagiaires ? "Je suis très sensible à la question de la formation des animateurs. D’ailleurs, en m’appuyant sur la réglementation, sur le projet pédagogique et sur les attentes de l’organisateur, j’ai mis au point un outil très précis qui me permet de savoir si les stagiaires progressent, et si je peux les valider. Je l’utilise à chacun de mes séjours, et j’ai toujours eu de bons résultats à la fin."

On peut voir dans cette pratique deux dangers. Un danger de relation mécanique, de dépersonnalisation. Les savoir-faire d’un lycéen et ceux d’une mère de famille de 40 ans ne peuvent pas être passés au crible des mêmes paramètres. Une grille ne peut pas prendre pas en compte réellement le stagiaire en tant que personne, dans son parcours unique. Faire cocher les cases d’une grille constitue certainement une méthode facile, mais elle est réductrice : elle risque de faire passer au second plan les fonctions d’écoute et d’accompagnement par le directeur et d’auto-analyse de sa progression par le stagiaire.

L’autre danger de ces grilles toutes faites, c’est qu’on veut tout y mettre et que le stagiaire ne peut pas s’y retrouver. Il risque de se décourager et donc de se démotiver. Une personne n’est pas capable d’évoluer sur tous les plans en même temps. Elle ne peut pas non plus être excellente en tout.

Et pourtant, on trouve un peu partout, que ce soit sur internet ou même dans les recommandations de certaines DDCS, des grilles qui détaillent tous les savoir, savoir faire et savoir être indispensables. Elles sont en réalité inutilisables en l’état. Chaque directeur doit pouvoir hiérarchiser ses attentes, et fixer au stagiaire des objectifs prioritaires, dans le contexte de l’accueil. Tout n’a pas la même importance. Comment un stagiaire peut-il découvrir ses propres aptitudes et prendre confiance en lui-même, en ses capacités si on lui demande d’entrer dans un moule rigide qui ne prend pas en compte sa singularité .

Roselyne Van Eecke et Marc Guidoni