La réglementation positionne le directeur de l’accueil comme formateur : « lors du stage pratique, le directeur concourt à l’atteinte des objectifs de formation du stagiaire » (article 7 de l’arrêté du 22 juin 2007). L’instruction de 2007 va dans le même sens en précisant que la prise en compte des stages pratiques comme temps de formation doit être garantie et que dans ce cadre le directeur de l’accueil doit mettre en place des modalités de suivi et de soutien des stagiaires.

A cause de la position centrale du stage pratique dans le cursus BAFA, c’est finalement le directeur du stage pratique qui va faire le lien entre les acquis théoriques du stagiaire et la pratique. C’est lui aussi qui va aider le stagiaire à déterminer ses besoins en formation complémentaire, auxquels il pourra être répondu en session d’approfondissement. « A l’issue de chaque étape de sa formation, le stagiaire établit un bilan pour préparer l’étape suivante. » (article 3 de l’arrêté)

Ainsi, comme les formateurs en session théorique, le directeur du stage pratique doit donc instaurer une relation éducative avec les animateurs stagiaires. Il va à la fois former, évaluer et porter une appréciation, avec toute l’ambiguïté de ces différents rôles qui impliquent à la fois une relation et une sanction finale. Ce n’est pas plus facile pour lui que pour vous.

Les deux tentations du directeur

Au moment de faire (ou de subir) son recrutement, un directeur d’accueil est animé par deux intentions :

- prendre des stagiaires parce qu’ils sont payés moins cher –voire pas du tout- et que ça lui permet de gérer plus facilement son budget (sans forcément mesurer qu’avoir un stagiaire dans son équipe va demander au directeur du temps, de l’attention et un fort investissement personnel) ;

- avoir des animateurs opérationnels le plus vite possible , ce qui ne rime pas toujours avec stagiaire (il est donc important de rappeler régulièrement que le stagiaire est bien un animateur en formation, et aussi qu’il dispose de l’ensemble du cursus de formation pour se préparer à exercer les six fonctions du BAFA).

Deux figures de directeurs

Intégrer une équipe en tant que stagiaire, c’est donc avant tout poursuivre sa formation. Et attendre du directeur un accompagnement dans la découverte ‘pratique’ de la vie d’animateur. On ne rencontre pas toujours le directeur idéal, et bien souvent deux types d’interlocuteurs se détachent.

D’un côté, le directeur "cool" qui fonctionne "au feeling" et dont la technique de formation réside dans une porte, celle de son bureau, qu’il annonce toujours ouverte, et dans une vision très collective de l’animation. Pas de problèmes : on se connaît, on vit ensemble, pas besoin de procédure.

De l’autre côté, le directeur perfectionniste, celui qui a préparé une grille d’évaluation très complète, un formulaire hyper compliqué précis qu’il remet à tous les stagiaires. Au mieux, il l’a préparé, au pire, il a adapté un des nombreux modèles disponibles sur internet. Tu rentres dans les cases, c’est bon, tu rentres pas dans les cases, …